La remise en cause des volontés dans les ventes avec faculté de repentir


La remise en cause des volontés dans les ventes avec faculté de repentir

La faculté de repentir es le droit de revenir sur son consentement. Cela est contraire au principe de la force obligatoire du contrat.
Ainsi, pour qu’il existe des facultés de repentir il faut :
-          soit que la loi le prévoit
-          soit que les deux parties au contrat, d’un commun accord, décident que l’une des parties ou les deux pourront revenir sur leur consentement.

A.    Le droit de repentir prévu par la loi
Ces droits de repentir sont limités .
Au départ, c’est essentiellement dans le droit de la consommation que le législateur a utilisé ce procédé pour protéger le consommateur :

-           Les ventes par démarchage à domicile : la loi de 1972 a prévu un droit de renonciation à la vente dans le cas de vente par démarchage à domicile.
Dans ce type de vente, il  est prévu dans le code de la consommation qu’un contrat écrit est indispensable et ce contrat prévoit que l’acquéreur peut renoncer’ à la vente par lettre recommandée avec AR dans les 7 jours de la signature du contrat.
Pendant ce délai, il est interdit d’obtenir de l’acheteur un paiement.

-          Les ventes à distance : le droit de repentir de l’acquéreur est prévu par l’art 121-16 du Code de la Consommation qui accorde un droit de renonciation pendant 7 jours à compté de la livraison .

-          Les ventes d’immeubles à usage d’habitation : ici, pour protéger l’acquéreur qui a pu de façon impulsive consentir à une promesse de vente, ce dernier bénéficiera également d’un droit de rétractation de 7 jours à compter de la promesse synallagmatique où à compter de la levée de l’option.

Il est normalement impossible de demander un acompte.

Ces trois cas sont considérés comme d’ordre public, de qui signifie qu’aucune clause contraire n’est possible dans le contrat.

B.     Le droit de repentir prévu par le contrat
Les parties en cas de commun accord ont le droit de se laisser une possibilité bilatérale ou unilatérale de repentir.
-          1ère hypothèse : la vente à réméré
-          2ème hypothèse : la vente avec dédit ou arrhes

a ) La vente à réméré
Prévue  aux art 1659 et suivant du C Civ c’est une vente avec faculté de rachat :
C’est un pacte par lequel le vendeur se réserve le droit de reprendre la chose vendue moyennant la restitution du prix. Ici c’est le vendeur qui dispose d’une faculté de repentir en récupérant le bien vendu et en en restituant le prix.

Cette vente à réméré peut se faire dans les 5 ans. L’intérêt de ce procédé est exclusivement d’obtenir du crédit , un prêt de l’acheteur, au moyen du prix payé, en garantissant ce prêt par le bien qui lui est transmis en propriété.
Cette hypothèse n’est pratiquement plus utilisée de nos jours .

b) les ventes  avec dédit ou arrhes
Ces deux cas de figure vont permettre vont permettre soit à l’une des parties soit aux deux parties de revenir sur leur consentement mais moyennant le versement d’une somme d’argent :

-          la  clause de dédit accorde la possibilité soit au vendeur soit à l’acheteur , de se dédire en contrepartie d’une certaine somme appelée le dédit ( ce dédit ne doit pas être confondu avec l’indemnité d’immobilisation) .
Cette clause de dédit est généralement enfermée dans un bref délai qui expire en principe avant toute exécution du contrat.
Lorsque la faculté de dédit est exercée, la vente est anéantie rétroactivement et on est face à une vente sous condition résolutoire.


-          La Vente avec arrhes est prévue à l’art 1590 du Cciv ; cette vente s ‘analyse en une faculté réciproque de dédit accordée aux deux parties .
Les arrhes sont une sommes d’argent versée par l’acquéreur lors de la conclusion du contrat. Cette somme d’argent donne droit à chacune des parties de retirer son consentement :

            Si c’est l’acheteur qui renonce à la vente, il perd les arrhes ;
            Si c’est le vendeur, il devra rembourser le double.
Attention : ne pas confondre les arrhes et l’acompte qui est une simple avance sur le prix,  ne permet pas de se dédire et oblige l’acheteur à verser le complément.
En droit de la consommation, un article précise que els sommes versées sont réputées être des arrhes.

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