Le contenu de la légalité des incriminations en Droit Pénal Française


A)      Le contenu de la légalité des incriminations :

Le principe de légalité concerne les incriminations et les peines. La légalité a donc cette double fonction à ici on va parler de l’infraction donc on l’aborde sous l’incrimination.

1.       La signification du principe de la légalité :

La légalité signifie 2 choses : d’abord elle implique, exige la def de l’infraction. Les éléments d’un crime ou délits doivent être prévu par la loi et pour les contraventions par un règlement. Ex : l’Art 221-1 du cp prévoit que l’atteinte volontaire à la vie d’autrui est punissable en tant que meurtre. Cpdt, si un comportement n’est pas visé par le cp il n’est alors pas punissable. Le suicide n’est pas une infraction pénale par ex. de la même manière le retrait d’une somme supérieure à la provision avec la CB ne constitue aucune infraction. C’est ce qui explique que le législateur intervient souvent après coup, après le constat d’un vide. Ex : la filouterie d’aliment prévue dans un Art précis. 
La seconde signification d’est l’exigence d’une incrimination claire et précise. La CEDH, dans l’arrêt Malone contre RU du 2 août 1984 a affirmé « il faut que la loi soit suffisamment accessible ; le citoyen doit pouvoir disposer de renseignements suffisants sur les normes juridiques applicables à un cas donné ; on ne peut considérer comme une loi qu’une norme énoncée avec suffisamment de précision pour permettre à un citoyen de régler sa conduite » à cela implique donc que si le texte n’est pas assez claire et précis il ne peut pas y avoir d’incriminations et donc pas d’infractions.
La Q s’est posée à propos de l’inceste. Il y avait eu une loi qui avait introduit l’inceste dans le cp. Elle disait que l’inceste était le fait d’avoir une relation sexuelle avec un ascendant, un frère ou une sœur, un oncle une tante ou toute autre membre de la famille. Il y a eu une QPC sur cette disposition et le CC dans un arrêt du 16 sept 2011 a déclaré inconstitutionnel ce texte car pas de def précise de la famille. Depuis il y a un nouveau texte à loi du 14 mars 2016 sur la protection de l’enfant qui est venu redéfinir l’inceste.

2.       L’étendu du principe de la légalité :

Le principe de la légalité s’applique d’abord évidemment à toutes les lois, cad aux textes votés par le Parlement et l’Art 34 de la Consti prévoit que la détermination des crimes et délits et de leurs peines est du domaine exclusif de la loi.
La légalité s’applique aussi aux règlements, le gouv est compétent pour édicter des contraventions et en matière de contraventions, pas de contraventions sans texte préalable, sans règlements.
La légalité s’applique-t-elle à la jurisprudence ? en matière pénale, normalement, la jurisprudence n’a aucun pouvoir créatif, c’est la loi ou éventuellement le gouv qui peut créer une incrimination (le juge doit être la bouche ouverte de la loi). Cpdt 2 atténuations : la jurisprudence est incontournable à Portalis disait « en matière pénale il faut des lois précises, point de jurisprudence ». On ne peut se passe de la jurisprudence car elle permet l’appli de la loi et parfois même l‘interprétation de la loi. Ex : Art 311-1 du cp définit le vol « soustraction frauduleuse de la chose d’autrui ».
La jurisprudence ne peut pas créer d’incriminations ou de peines à aucune exception. Cpdt, la jurisprudence en matière pénale peut être créatrice si elle intervient in favorem cad en faveur de la pers poursuivie. Il. Ya par ex des causes d’irresponsabilité pénale par la jurisprudence, c’est le cas de l’état de nécessité à celui qui commet une infraction poussée par une nécessité impérieuse n’est pas responsable. Ex : vol d’un pain pour nourrir son enfant.
                La place de la coutume en droit pénal à même réponse que pour la jurisprudence. La légalité est le principe presque absolu, ce qui veut dire que la coutume n’a quasiment aucune place en droit pénal, elle ne peut pas créer une infraction, une incrimination, une peine. Mais, la coutume peut être la source d’une justification d’un comportement qui normalement est une infraction pénale. Elle peut justifier les mauvais traitements à animaux, cad les corrida et les combats de coq qui existent dans certains DOM TOM. L’Art 521-1 du cp réprime les actes de cruauté envers les animaux et ce dernier réserve le cas d’une tradi locale ininterrompue. La source de la justification est cet Art. Autre ex sans relai de la loi : la coutume internationale interdit la poursuite d’un chef d’État en exercice devant des juridictions pénales étrangères.

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