1 Qu’est-ce que la famille ?
Il n’y a pas de réponse définitive de
la famille. On parle beaucoup de la famille, c’est une notion qui est
universelle. Il n’a jamais existé une société sans famille. En revanche, ce qui
est très difficile, c’est que finalement, c’est que c’est une notion
protéiforme, à tel point on n’arrive pas à donner une définition figée.
On a 3 grands piliers dans le Code
Civil : contrat, propriété, famille. Le contrat y est défini. La propriété
est aussi défini. Cependant, nous n’avons pas de définition pour la famille.
Tout de suite, ça donne le ton. La famille est partout, elle a toujours existé,
on y fait très souvent référence « conseil de famille », « nom
de famille », « bon père de famille »… on nous parle souvent de
famille, mais on ne la définit jamais. C’est parce qu’elle est protéiforme et
qu’elle évolue. Elle évolue au gré du temps.
Et puis, elle va pouvoir s’adapter,
au-delà du temps et du lieu, à certains droits.
Par contre, il faut vraiment être 2.
On ne peut parler de famille si on est seul.
Ensuite, qu’est ce qui va constituer
la famille ? C’est la multiplicité des liens qu’on va pouvoir essayer de
recenser entre les individus, qui va permettre de dire que cela constitue la
famille. Quels sont ces liens ? Traditionnellement, la famille avait des
liens qui ont toujours été considérés comme des liens constitutifs d’une
cellule familiale. Il s’agissait de liens juridiques, clairement délimités,
en-dehors desquels le droit ignorait totalement les autres relations. La
famille était, au départ, institutionnalisée par des règles étatiques. C’est
l’Etat qui, par ses règles, fixait les conditions, et les régimes qui allaient
avec, pour que des individus soient autorisés à avoir des liens familiaux
reconnus. C’est l’Etat qui définissait les liens de parenté et les liens
d’alliance. Ces 2 liens sont des liens juridiques qui vont unir des individus
entre eux, et qui, de ce fait, vont générer un groupe familial. L’évolution des
mœurs a énormément fait évolué les liens familiaux, et par la même, fait évolué
le droit. Le droit n’a de cesse de s’adapter aux revendications individuelles.
C’est par le fait qu’on créé des liens interindividuels qu’on va créer une
constellation familiale. Ces 2 liens ont bougé. Mais à côté de ces 2 liens, il
y a d’autres liens juridiques, que tantôt le droit tente de reconnaître, et
tantôt il a plus de difficulté à lui reconnaître une place.
Quels sont ces fameux liens ?
D’abord, il y a la parenté. La parenté, c’est quoi ? La parenté, c’est la
succession de liens juridiques entre des individus. C’est la filiation. La parenté se défini comme le lien qui existe entre des
personnes, dont l’une descend de l’autre, ou qui descende d’un auteur commun,
lien qui repose sur la filiation. Le terme de filiation désigne le terme
juridique qui unit un enfant à ses parents, qu’il soit biologique ou adoptif.
En termes de parenté, on parle de ligne directe, et de ligne collatérale. Pour
se repérer dans l’arbre généalogique, la ligne directe est la succession de
générations, donc qui renvoi les descendants aux ascendants. La ligne
collatérale, quant à elle, renvoi aux personnes qui sont issues d’un auteur
commun, donc les frères et sœurs, les oncles, les tantes… On parle de degré de
parenté, c’est une distance entre les membres d’une même parenté, pour mesurer
la proximité. Chaque degré représente une génération. Mes
grands-parents sont de ligne directe, ascendant, et de second degré. Quand
on est en ligne collatérale, il faut remonter à l’auteur commun. Ma tante est de ligne collatérale, de troisième degré (è grands-parents è mère).
Le lien de parenté se construit
naturellement. L’enfant ne vient que de 2 personnes, biologiquement parlant, de
2 sexes différents, d’une génération ascendante. Ces principes-là ont été remis
en cause, par des revendications individuelles. Depuis le mariage pour tous, il
est possible pour tous d’être parents, pour 2 personnes de même sexe.
L’autre lien que le droit a toujours
reconnu, c’est l’alliance. L’alliance, ça vient du latin aligare, qui signifie « lier ». L'alliance désigne un
lien juridique, qui unit 2 personnes entre elles par l’effet du mariage, mais
qui unit également l’un des époux aux membres de la famille de l’autre époux.
L’alliance est le lien interindividuel entre 2 personnes. Ce lien juridique,
c’est le mariage, et qui va donner un sens juridique à l’autre partie de la
famille. L’alliance a bougé. Elle a pendant très longtemps existé sous un
schéma, désormais, le mariage ayant évolué, l’alliance aussi, et on reconnait
l’alliance entre 2 personnes de même sexe. Quand on parle d’alliance, on ne met
pas le PACS ni le concubinage, car ils ne permettent pas d’unir l’individu avec
la famille de l’autre. Avant, on commençait par l’alliance, par le mariage, et
ensuite ça permettait d’unir l’individu avec la famille de l’autre. Il y avait
une cellule familiale orchestrée par l’Etat. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Il y a une évolution du cadre juridique.
A côté de ces liens traditionnels qui
ont évolué, le droit a fait évolué cette conception de la famille en faisant
émerger de nouveaux liens juridiques, ou en tenant compte, en l’absence de lien
juridique, de situation factuelle. Le droit va finir par accepter que la
famille puisse aussi se constituer par une effectivité des liens, généralement
dont le point commun est la vie commune. Les liens que le droit a admis, ce
sont les liens du couple. Comme le PACS qui est un nouveau lien juridique
institutionnalisé en 1999. Le PACS est un contrat entre 2 personnes physiques,
majeures, qui partagent une vie commune. A côté du PACS, il n’y a pas de lien
juridique nouveau. Le droit s’attache dans certaines circonstances à tenir des
situations de faits, où des personnes partagent une vie commune. C’est comme ça
qu’on voit émerger la notion de concubinage, la notion de beaux-parents, la
notion de lien fraternel, de famille d’accueil. Et là, ces liens commencent à
avoir, au sens des droits fondamentaux, rentrent dans la conception de vie
familiale. Ça ne veut pas dire qu’ils vont avoir tous les droits. Ce n’est pas
une assimilation totale. De temps à autre, dans certaines catégories de
revendication, ils peuvent accéder à une certaine reconnaissance. Le
concubinage commence à avoir de plus en plus de place. Ce qu’il faut
comprendre, c’est que par le vécu, par la communauté de vie, il y a quand même
une prise de conscience que cela fait partie de la vie familiale. Ils émergent,
ils commencent à être reconnus.
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