Section
2 : L’évolution du droit civil des personnes
Pendant
longtemps, la personne était envisagée dans sa sphère sociale, publique,
collective. Et progressivement, au fil de l’histoire, on a assisté, on s’est
dirigé vers une individualisation de la personne qui s’est faite en 2
étapes :
§ Première étape : C’est le passage vers la liberté et l’égalité.
Autrefois, la notion de personne était dominée par l’opposition entre la personne
libre et non-libre. En droit romain, l’esclave appartenait à son
maitre, il faisait partie de son patrimoine comme les autres biens, il était
traité comme une chose dans les faits, mais, le droit considérait quand même
que c’était une personne, au sens juridique, mais une personne non-libre. Et
cette inégalité a disparu progressivement jusqu’à l’adoption de la DDHC en 1789,
dont l’article premier
énonce « les
hommes naissent et
demeurent libres et égaux en droit. »
§ Deuxième étape : C’est la reconnaissance de la personne en tant qu’individu doté
d’une âme et d’un corps progressivement depuis 1804. Le Code Civil a évolué pour
reconnaître l’individu en tant que personne physique méritant une protection
individuelle, et donc le lien avec l’être humain s’est resserré et on s’attache,
désormais, à la protection et au respect de la personne physique en tant que
telle, en tant que personne individuelle.
S’agissant de l’intégrité morale, pour la protéger,
la jurisprudence a progressivement développé, courant XXème
siècle, les droits de la personnalité qui ont vocation à protéger la vie
privée des personnes, leur honneur ou encore leur réputation.
S’agissant de l’intégrité physique, ce sont les lois
bioéthiques de juillet
1994 qui ont pris en compte la
nécessité de protéger le corps humain, en plus de la personnalité/l’âme des
individus. Cette protection du corps humain s’est faite ressentir/affirmer par
rapport aux progrès médicaux, ils ont, en pratique, permis que certaines
atteintes soient portées aux êtres humains. Les règles de ce chapitre
concernent les droits que chacun peut avoir ou non sur son propre corps, et ces
règles règlementent aussi certaines techniques, certaines possibilités
scientifiques, par exemple, la question des
mères porteuses, mais c’est aussi la question de l’euthanasie, la question du
transsexualisme, tout ce qui concerne les expérimentations scientifiques sur le
corps, les dons d’organes ou encore les règles relatives à la procréation
médicalement assistée (PMA). Concernant les lois bioéthiques (juillet 1994),
on a prévu qu’elles soient révisées (elles sont en train d’être révisées
actuellement).
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