Section IV : La mise e œuvre de l’action en justice
C’est la manière de présenter
l’action en justice au juge.
C’est la demande en justice, acte
par lequel , une personne saisit une juridiction afin d’obtenir la sanction
d’une prérogative juridique dont elle se prétend titulaire . On peut l’observer
sous l’angle des demandes et des défenses.
A.
Les demandes
a)
Les différentes demandes en
justice
Art 53 a 70 du NCPC. Lorsqu’un juge est saisit
d’une demande , il va s’assurer que la demande est valable dans la forme
(remplir les conditions) il y a deux types de demandes :
1)
La demande initiale :
C’est ce que l’on appelle la demande introductive d’instance ;
elle est précisément définie par l’art 53 al 1 NCPC « celle par laquelle un plaideur
prend l’initiative d’un procès en soumettant au juge ses prétentions » :
c’est le déclenchement des hostilités c’est à dire l’assignation .
L’assignation est un acte
d’huissier de justice par lequel le demandeur cite son adversaire a comparaître
devant le juge.
2)
La demande incidente
Elle intervient alors qu’une ou
plusieurs demandes initiales ont été effectuées.
Elle intervient donc au cour d’un
procès déjà né, elle va permettre d’élargir, d’étendre la matière
litigieuse : il en existe 3 :
o
La demande
reconventionnelle Art 64
NCPC
« Constitue une
demande reconventionnelle, la demande par laquelle le défendeur originaire
prétend obtenir avantages autres que le simple rejet de la prétention de son
adversaire »
La demande reconventionnelle
émane du défendeur
Exemple : Contrat de livraison de matériel : la
livraison n’est pas intervenue. Le demandeur se croyant titulaire d’un droit de
créance va assigner le défendeur ; Le défendeur au lieu de rejeter la
demande va invoquer la
nullité du contrat pour cause illicite. C’est une demande
reconventionnelle
o La demande additionnelle Art 65 NCPC
« Constitue une
demande additionnelle, la demande par laquelle, une partie modifie ses prétention
antérieures. »
Ex : Un salarié demande une
indemnité de licenciement supplémentaire. En cours de procès, il va demander en
plus une indemnité plus importante au titre de ses congés payés.
o La demande en intervention Art 66 NCPC
Constitue une intervention la
demande dont l’objet est de rendre un tiers partie au procès
-
La demande en intervention
volontaire : c’est un tiers au litige qui va demander a intervenir
Exemple : Accident de la route :
Un tiers victime qui n‘était pas partie a l’origine du procès demande a
intervenir au procès
-
La demande en intervention
forcée : Le tiers va être sollicité de force pour intervenir au litige
Exemple : Construction d’une maison
, une partie demande réparation et assigne l’entrepreneur . L’entrepreneur va
faire intervenir de façon forcée le fournisseur
Exemple : lorsque l’on fait
intervenir l’assureur dans le déroulement d ‘un litige.
b)
Les effets de la demande en
justice
1)
a l’égard du juge
Le juge est obligé de statuer sous peine de
commettre un déni de justice. Cependant , il n’est pas obligé de statuer sur le
fond de l’affaire (droit substantiel), il peut seulement se déclarer incompétent.
En matière d’appréciation du préjudice, le principe est
que c’est au jour de la demande que le juge se place pour apprécier celle-ci.
Le procès peut être long, or il y
a une exception en matière de responsabilité civil lorsqu’il y a des dommages
et intérêts, on permet dans ce cas au juge exceptionnellement de se placer au
jour ou il statue pour évaluer les
dommages et intérêts.
2)
A l’égard des
parties :
La demande en justice crée un lien juridique d’instance.
-
Cela permet d’interrompre la
prescription même si la demande s’est faite devant un juge incompétent.
-
Elle vaut mise en demeure c’est à dire,
elle fait courir les intérêts moratoires
B.
Les défenses
a)
Les défenses au fond Art 71
NCPC
« constitue une
défense au fond tout moyen qui tend à faire rejeter comme non justifiée après
examen au fond du droit la prétention de l’adversaire ».
L’auteur de la défense conteste
le bien fondé du droit substantiel soulevé par l’adversaire
En principe la défense est effectuée par le
défendeur, mais par une demande reconventionnelle, l’auteur de la
demande peut également être amené a se défendre.
Si A assigne B estimant être créancier,
B se défend au fond, il va invoquer l’extinction de la dette
La défense au fond peut
être invoquée à toute hauteur de la procédure (TI, appel,
devant la Cour de Cassation) Devant la cour de cassation, il faut qu’il
s’agisse :
-
soit d’un moyen de pur droit
-
soit d’un moyen né de la décision
attaquée
b)
Les défenses procédurales
Le défendeur se place sur un
autre terrain, il va instaurer un débat exclusivement procédural
1)
L’exception de procédure
Art 73 NCPC
« constitue une exception de procédure tout
moyens qui tend soit a faire déclarer la procédure irrégulière, ou éteinte,
soit a en suspendre le cours »
C’est un obstacle pour
l ‘action accès sur la procédure
Sans discuter le fond du droit,
le défendeur se borne à prétendre que l’action est engagée de façon incorrecte.
-
L’exception
d’incompétence Art 75 a 99
NCPC
La partie qui soulève l’exception
invoque que le tribunal saisi n’est pas celui désigné par la loi.
Il demande un renvoi de l’affaire devant une autre
juridiction sans examen au fond.
-
L’exception de litispendance
et de connexité Art 100-107 NCPC
o
La litispendance Art 100
NCPC « Si
le même litige est pendant devant deux juridiction de même degré également
compétentes pour en connaître , la juridiction saisit en second lieu doit se
dessaisir au profit de l’autre si l’une des parties le demande a défaut la
juridiction peut le faire d’office. »
La partie qui soulève l’exception
soutient que la même affaire est pendante devant une autre juridiction et
demande le renvois de l’ensemble du procès devant l’autre juridiction .
C’est le cas ou deux tribunaux de
même degrés, et compétent sont saisit concernant une même affaire.
Il y a litispendance lorsque
c’est le même objet, les mêmes parties et le même degré de juridiction.
o La connexité
« La partie qui
soulève d’exception soutient qu’une affaire semblable est soumise devant une
autre juridiction, et elle demande le renvois de tout le procès devant la 1er
juridiction saisie. »
Exemple : Lorsqu’un tiers est
appelé en garantie devant une autre juridiction. C’est la même affaire mais
c’est une conséquence de la 1er affaire, il y a donc une connexité entre les deux.
-
L’exception dilatoire
Elle a pour but direct et
immédiat d’obtenir un délai Art
108 - 111 NCPC
« Le juge doit
suspendre l’instance lorsque la partie qui le demande bénéficie d’un délai,
soit il peut invoquer un bénéfice de discussion et de division (caution) soit
quelques autres délais d’attente en vertu de la loi »
-
L’exception de
nullité
C’est par exemple le défaut de signature de l’huissier sur
l’acte de signification de la décision de justice. La décision de justice pour
être opposable à la partie adverse doit lui être signifiée par huissier.
2)
La fin de non recevoir
Elle constitue au sens de l’art 12 NCPC « tout
moyens qui tend a faire déclarer l’adversaire irrecevable dans sa demande sans
examen au fond pour défaut de droit d’agir, tel le défaut de qualité et défaut d’intérêt…. »
La fin de non recevoir
revient a contester le droit d’action de l’adversaire. Elle permet de rejeter
la demande de l’adversaire car il y a une erreur. Exemple : Au lieu d’assigner
la personne morale , on assigne l’entrepreneur personne physique.
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