les sociétés sans personnalité morale en droit français


Leçon 5 : les sociétés sans personnalité morale


Lorsqu’elles ne sont que contrat ; il n’y a pas de manifestation de volonté pour les rendre personne, pour les immatriculer.

Il peut s’agir d’une société qui est en attente d’immatriculation ; elle est vouée à devenir personne, elle est en formation, ce n’est juste qu’une question de temps avec qu’elle détienne la personne morale. Les hypothèses qui vont nous intéresser sont les cas où la société ne sera pas dotée de la personne morale, elles ont un état de contrat permanent.
à Il y a la société en participation, et la société créée de fait


I-                    La société en participation

= Articles 1871 et suivants
Article 1871 : définition de la société en participation, « c’est la société que les associés décident de ne point immatriculer. ».

Quel est l’intérêt ? Quel est le régime applicable ?




A-     L’intérêt

            Ne pas immatriculer la société peut avoir un intérêt de discrétion(licite). Il y a aussi un intérêt de simplicité : une société sans personne morale va pouvoir fonctionner d’une manière plus souple, elle se constitue plus facilement et son organisation est plus simple ; elle peut être créée pour un projet ponctuel.
Cour de cassation 20 novembre 2020 : On peut présumer, en l’absence de preuve du contraire, que toute coopération entre plusieurs entreprises était une société en participation.


B-     Le régime

Une société en participation c’est une société qui n’a pas la personnalité morale ; elle ne peut pas agir sur la scène juridique ; la société en participation serait presqu’à usage purement interne, en rapport avec les tiers, cette société n’existe pas à proprement parler.
à Cela signifie que si un tiers s’estime créancier, en réalité il n’est créancier que des individus, il n’y a pas l’intermédiaire de la personne morale.


Dans les rapports avec tiers :
Il va y avoir des cas dans lesquels les tiers auront la possibilité de saisir d’autres associés que celui qui a personnellement agit, donc il n’y a pas qu’une personne saisie mais plusieurs = article 1872-1 : les individus de la société peuvent être responsables à côté de celui qui a agi.

3 hypothèses visées dans l’article :

-          Lorsque le participant agit en qualité d’associé au vu et au su des tiers. On révèle aux tiers l’existence du statut d’associé, donc l’existence de la société.

-          Lorsque l’associé, par son immixtion, a laissé croire au contractant qu’il entendrait s’engager à l’égard des tiers. Il y a création d’une apparence trompeuse qui est créatrice de droit puisque le tiers pourra se retourner contre l’associé.

-          Le tiers peut se retourner contre l’associé lorsqu’il est prouvé que l’engagement est tiré au profit de l’associé.
à Le tiers aura 3 cas dans lesquels il aura un ou plusieurs autres débiteurs que son débiteur primitif, en droit civil quand il y a des codébiteurs on se demande s’ils sont solidaires ou pas, l’enjeu de la solidarité (passive ici) c’est la possibilité de demander à un des quelconques des débiteurs le paiement de la totalité de la dette, pour ça on va s’en remettre à la nature de la société en participation (civile ou commerciale).

Dans les rapports entre associés : ils ont convenu de s’associer entre eux sur la base d’un contrat qui est un contrat de société en participation. On règle les rapports entre associés grâce aux stipulations du contrat, s’il ne contient pas la réponse, alors il faut s’inspirer des règles des sociétés à personnalité morale. S’il s’agit d’une société commerciale, on s’inspirera des règles applicables aux sociétés en collectif (SNC), et si civile on s’inspirera des règles applicables aux sociétés civiles (articles 1845 et suivants du Code civil).
II-                  La société créée de fait

Ce n’est pas une démarche volontaire comme la société en participation, on constate que ce qu’il s’est passé entre plusieurs personnes prouvent l’existence d’une société ; c’est une société qui n’a jamais été consciente d’elle-même.
àC’est une situation de fait qui mérite l’appellation de société.


A-     L’intérêt d’une société créée de fait

La société créée de fait est un argument intéressant pour quelqu’un qui est, soit un associé soit un tiers, qui découvre un peu tardivement qu’une société a pu exister entre plusieurs personnes.
Elle peut être découverte d’abord par l’un des associés et invoquée par lui, permet de réclamer une partie des bénéfices. Souvent c’est dans un contexte familial ou para familial, très souvent la société créée de fait est invoquée par un conjoint par exemple.
Elle peut être invoquée par un tiers aussi en se rendant compte que son débiteur est associé à d’autres, cela lui permettra d’additionner les débiteurs, finalement il n’y en a pas qu’un.


B-     Le régime juridique applicable aux sociétés de fait

Article 1873 du Code civil : il faut procéder par assimilation, les sociétés de fait sont soumises au régime des sociétés en participation.

Ce n’est pas si facile en réalité, ne serait-ce que pour raison de preuve de l’existence de la société. La jurisprudence tire les leçons des différences entre ces 2 types de société et en tire les réponses :

Si le demandeur est un associé, les juges exigeront de sa part qu’il rapporte la preuve de l’ensemble des éléments constitutifs d’une société (au sens de l’article 1832). Une partie est facile à rapporter (l’apport en industrie, donc constater que la personne a travaillé, a rapporté de l’argent, question des bénéfices ou des pertes), d’autres moins. Comme l’affectio societatis, si avant on le déduisait des autres éléments constitutifs, depuis 2004 avec les 3 arrêts du 23 juin 2004, un autre du 12 mai 2004, la Cour de cassation affirme que l’existence d’une société entre concubins suppose de rapporter la preuve de chacun des éléments au contrat de société et notamment de l’intention de collaborer sur un pied d’égalité, cette intention ne pouvant être déduite de la seule participation financière à l’acquisition d’un logement commun
àIl y a donc obligation de caractériser l’affectio societatis indépendamment des autres éléments constitutifs

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