La formation du mariage en droit Française


Leçon 1 : La formation du mariage

Il faut comprendre d’ores et déjà que le choix de se marier est à la fois une liberté et un droit. On parle de liberté fondamentale de se marier ou de ne pas se marier. Mais on parle également de droit au mariage. Il s’agit bien de droit et liberté fondamentaux, car elles sont consacrées au plus-haut niveau. La liberté de se marier a été reconnue par le Conseil Constitutionnel. C’est dans un décision en 1993 que le Conseil Constitutionnel, en s’appuyant notamment sur les principes de libertés individuelles de la déclaration de 1789, qu’il reconnait la liberté de se marier comme une liberté fondamentale. Le droit au mariage, quant à lui, est protégé au niveau international, notamment par la CEDH à l’article 12. On est face à des éléments forts. Les lois nationales ne peuvent venir contraindre cette volonté. Cela va donner lieu à quelques raisonnements, à la fois sur la formation du mariage, mais aussi cela explique la situation des fiançailles.

Les fiançailles étaient considérées comme un engagement, comme un contrat. Finalement, l’inexécution de ce contrat pouvait donner lieu à des dommages et intérêts. La simple rupture des fiançailles était une faute. Le Code Civil était resté silencieux sur les fiançailles. C’est assez tardivement que la Cour de cassation répond sur la question de la nature des fiançailles, elle le fait dans un arrêt du 30 mai 1838. Elle affirme que l’inexécution d’une promesse de mariage ne peut, par elle-même, motiver une condamnation à des dommages et intérêts, parce que cela porterait des atteintes indirectes à la liberté du mariage. On considère le mariage comme un fait juridique. A partir de cet arrêt, les fiançailles ne sont plus qualifiés d’actes juridiques, ne sont plus considérés comme des contrats, ils sont simplement considérés comme un fait juridique, qui malgré tout, pourront tout de même créer certaines conséquences juridiques. Malgré tout, l’inexécution d’une promesse de mariage peut, dans certaines circonstances, donner lieu à des dommages et intérêts. Dédommagement qui prend sa source dans le fait du préjudice causé et de l’obligation imposée par la loi à celui qui en est l’auteur de se réparer. C’est l’article 1240 du Code Civil « Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». Le fait d’abuser de son propre droit est une faute. S’il y a rupture, il va falloir prouver cette promesse du mariage, et ensuite il faudra démontrer les 3 conditions de la responsabilité civile :
-          La faute
-          Le préjudice
-          Le lien de causalité
Pour considérer qu’il y ait une faute, il va falloir démontrer l’abus dans la rupture.

Le mariage en lui-même est à la fois une liberté et un droit. il n’est pas pour autant un droit absolu. Même s’il est considéré comme un droit fondamental, la Cour admet que les législations nationales fixent des conditions pour pouvoir se marier. Il faut toutefois que les conditions fixées par les Etats répondent à un intérêt légitime, un intérêt social, soient légalement prévues, et qu’elles ne portent pas une atteinte disproportionnée au droit de se marier.






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