HISTOIRE DU DROIT PENAL


HISTOIRE DU DROIT PENAL

INTRODUCTION


Le droit pénal est le droit des peines ou le droit de la peine. C’est la branche du droit qui détermine des comportements antisociaux qu’on pourrait appeler des infractions et qui prévoit la réaction de la société à ces comportements, la réponse pénale prenant généralement la forme d’une peine. Le droit pénal concerne le rapport entre la société et l’individu. L’intérêt du droit pénal est pluriel parce qu’il porte à s’intéresser et à s’interroger sur des questions philosophiques telles que la place du procès telle que la ritualisation de la justice, le sens de la peine. Il porte aussi à s’interroger sur la politique de l’Etat et les stratégies qu’il développe. L’histoire du droit pénal rejoint aussi l’anthropologie. Le droit pénal apparaît particulièrement révélateur de l’état d’une société parce qu’il a trait aux libertés publiques.

Il convient de s’intéresser à la notion de peine.

Dans l’Ancien Droit (avant 1789), la peine est une sorte de réponse naturelle, c’est ce qui la définit en premier : elle rétribue un méfait, elle constitue la réponse automatique et naturelle à ce méfait et le juge doit savoir apprécier le crime, le délit, pour ensuite le venger par une peine qui sera vue comme une réponse automatique, ce qui veut dire que la peine est une rétribution du crime ou du délit, une sorte de réponse au mal qui doit rétablir l’harmonie (dans les esprits de l’époque). Cette réponse ne peut être légitime qu’à la condition qu’elle soit édictée par celui qui protège l’ordre public, c’est ce qu’écrit St Thomas d’Aquin écrit dans « La somme théologique » et ça exclut le phénomène de la vengeance primaire, c’est le protecteur de l’ordre public qui doit venger.

A la suite des idées romaines, la plupart des auteurs du moyen âge et des temps modernes disent la même chose : la peine c’est la satisfaction du délit. Durant l’Ancien Régime, l’idée forte qui est exprimée est que le souverain, c’est à dire l’Etat, même s’il est personnalisé, est non seulement en droit mais aussi dans l’obligation de punir le crime, c’est une nécessité d’ordre public. Le grand pénaliste français du 18eme siècle Daniel Jousse écrit « la punition des crimes est la fin et le but principal de l’administration de la justice ». La peine est donc un moyen pour le pouvoir politique d’accomplir sa mission essentielle qui légitime sa supériorité : rendre et administrer la justice. Tout cela est enrichi par le recours à la transcendance (ce qui est vertical, contraire de l’immanence).

Au 18eme siècle on a les lumières et un droit pénal remis en cause par Voltaire (affaires Calas, du chevalier de Navarre), Linguet qui est avocat, Beccaria avec son « Traité des délits et des peines ». Mais aussi quelques révolutionnaires futurs tels que Marra et Brissot. Ils disent que la justice des hommes n’est pas une émanation de la justice de Dieu. Selon Beccaria, la peine ne sert plus à rétablir une harmonie naturelle voulue par Dieu, mais elle est d’abord établie au profit de la société et ce profit est mouvant au gré des variations des rapports de force des rapports sociaux. Pour eux la société a été établie suite à un contrat social théorisé par Hobbs, Locke et Rousseau, et ils estiment que la peine doit servir à endiguer les passions particulières qui sont opposées à l’intérêt général.
La préservation de l’ordre social fait de la peine un acte politique qui n’est pas seulement une réponse nécessaire au crime mais aussi un moyen de prévenir la dislocation de la société.

Avec la révolution et la codification, la légalité va s’instaurer dans la paysage juridique et judiciaire notamment en France mais dans toute l’Europe. En 1791 et en 1795 puis en 1810 on codifie les règles du droit pénal. C’est pour cela que la discipline « droit pénal » est créée dans les facultés de droit, elle est d’abord envisagée sous l’angle de l’explication dogmatique et normativiste, l’explication du code pénal. La légalité signifie que les peines sont inscrites dans la loi, ce n’est pas la règle de l’Ancien Droit. L’évolution du sens de la peine suit cette voie : on est passé d’une nécessité transcendantale à une exigence légale.




Chapitre 1 : L’héritage de l’antiquité et du Moyen Age


Le droit pénal de l’Antiquité


Les sources du droit criminel médiéval


Le développement de la procédure pénale


 Les srouces modernes du droit pénal


La doctrine pénale moderne


Les débats autour de la responsabilité pénale


Les débats autour de la responsabilité pénale


Les enjeux de la politique pénale d’Ancien Régime


Les réflexions en matière pénale au siècle des lumières (18eme)


Le droit pénal de la révolution et de l’empire


Peine de mort et justices d’exception


Le droit pénal de l’époque contemporaine







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